Voici mon coup de coeur de ce début d’année : 50 Nuances de Gras, un titre fort en cholestérol disponible chez Doki-Doki !

  • Auteur : Synecdoche
  • Type : Seinen
  • Nombre de tomes sortis : 4
  • À venir : tome 5, le 6 mai 2020
  • Animé / Série live ? Non
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Mise en situation

Naoe travaille dans un centre de bien-être, son métier consiste à aider ses clients à accomplir leurs objectifs santé / sportif. Massages, régimes, activités sportives, port d’accessoires… Il les accompagne et adapte ses services aux besoins de sa clientèle. Une vie rangée, bien remplie et un quotidien sans rebondissements. Jusqu’à ce que l’elfe Erufuda décide de franchir le passage entre son monde et celui des humains pour partir à l’aventure. Sauf qu’en plus de découvrir un nouveau monde, elle va en découvrir sa gastronomie et tomber particulièrement raide dingue des frites. Des dizaines d’années passées à manger des légumes à la vapeur, sans assaisonnement ni saveur, ça vous frustre une elfe..! 

Le souci c’est que manger des dizaines de paquets de frites par jour n’aide pas vraiment à rester en forme et courir en corset dans la forêt en toute discrétion. Une problématique s’impose alors : Erufuda ne peut plus retourner dans son monde car on ne peut traverser le portail qu’en disposant du même poids qu’à l’aller, elle va donc se tourner vers Naoe dans le but de perdre ses kilos superflus. Pas de chance pour notre héros : cette elfe a sale caractère et est du genre à manger des frites pendant son régime ! Peut-être n’a-t-elle pas tant envie de rentrer chez elle..?

Mon avis sur ce titre

Tout est parti d’un échange de message avec un ami qui m’a dit « oh mon dieu, ils ont fait un manga sur ta vie », aujourd’hui 50 Nuances de Gras est une vraie douceur dans ma bibliothèque. Non pas que je m’identifie spécialement à Erufuda mais… Bon ok, si, un peu.

L’univers me plaît énormément, j’adore le concept proposé et j’ai souvent des petits points bonus à distribuer aux séries dans lesquelles j’ai vraiment le sentiment de découvrir une histoire que je n’ai vue nulle part ailleurs. L’humour naïf et un peu bête des personnages me fait beaucoup sourire. Leurs profils s’étoffent au fur et à mesure des pages. Le temps d’en apprendre plus sur eux, de comprendre leurs valeurs, leur façon de penser… 

J’identifie tout de même un point négatif : Naoe peut sembler insipide et inutile au premier abord même s’il prend un peu plus de consistance au fil de ses rencontres. Cependant, au tome 4 il apparaît toujours un peu effacé et donne souvent l’impression de n’être que de la chair à canon justifiant des poses lascives et autres fan service offerts par les filles. Comprenez-moi, je suis friande de ce genre de choses, je serais bien hypocrite de suggérer qu’il n’en est rien, mais je préfère quand ce n’est pas fait au détriment d’un personnage. Et c’est quand même beaucoup ce qui se passe ici avec le personnage masculin principal !

Je dis bien « les filles » car Naoe n’est pas au bout de ses peines puisqu’à chaque tome de nouveaux personnages féminins provenant de nouvelles ethnies s’arrachent ses services et leurs rencontres sont souvent assez explosives ! Ces dernières ont toutes des problématiques différentes toutefois souvent basée sur le même besoin : la perte de poids.

Là où 50 Nuances de Gras offre régulièrement à son lecteur de réels conseils nutritionnels ou encore sportifs (et ici, difficile de ne pas penser à Step Up Love Story ;)), il ne fait pas non plus l’apologie du régime. C’est ce que je remarque quand je vois que les différents personnages passent leur temps à vouloir maigrir mais ne peuvent s’empêcher de continuer à bénéficier des plaisirs de la vie. Cette série nous propose de voir, et nous savons combien c’est rare, des corps qui n’entrent pas dans les canons habituels des mangas. Des bidous, des cuisses, des fesses, des bras… Il y en a pour toutes les formes et c’est un plaisir de les avoir sous les yeux.

Beaucoup de gens ont du mal à s’identifier aux personnages de mangas puisque, féminins ou masculins, la plupart des corps soumis à nos lectures sont musclés, minces, avec un équilibre parfois même complètement illogique (une pensée pour Nami de One Piece et son énorme poitrine surplombant un ventre qui ne peut accueillir à la rigueur qu’un foie). Ici je me surprends à essayer, de façon purement ludique, de me placer sur une échelle de morphologie parmi les différents personnages féminins. Ce qui invite à dédramatiser, car même si leurs « nouvelles » morphologies ne les satisfont pas toujours et sont parfois sources de moqueries entre elles, l’auteur ne suppose pas que ce soit si « grave » de rester ainsi. En décidant de ne pas tellement les faire évoluer dans leur régime ou en les faisant replonger régulièrement, j’ai le sentiment qu’il montre aussi qu’il sera sûrement plus facile dans un premier temps et avant toute chose : d’apprendre à vous aimer comme vous êtes.

En bref : une série à déguster chaude, sans trop se prendre la tête ou en attendre quoi que ce soit d'intellectuel/poussé. À lire entre deux bouchées de frites... Tout en évitant les doigts tout gras sur les pages tout de même !
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