Dans mon cas la question ne s’est même pas posée, comme dans Infamous premier du nom je ne me voyais pas faire autre chose que le bien, à vrai dire si je veux fracasser de l’innocent je change de CD et je glisse un petit GTA ou un Saints Row.

ATTENTION : plusieurs captures d’écran ou informations présentes ci-dessous pourraient générer des spoils, vous êtes prévenus !

maison tribus

Là n’était donc pas le but et le karma ange gardien s’est imposé tout naturellement. D’autant plus que le personnage principal, Delsin, de par l’affection qu’il porte à sa tribu, à sa famille, se prête vraiment à ce côté bon en gardant ce caractère jeune et impulsif qui lui vaut le plaisir d’être de plus en plus « famous » auprès des citadins ! Et je dois dire que mon coup de coeur a été direct au lancement du jeu. Pourquoi ? Les graphismes… Il faut dire que dès les premières minutes Infamous Second Son me prenait par les sentiments. Une forêt luxuriante en bord de lacs (ou mer?), une réserve indienne avec ses totems partout, les maisons en bois, un soleil qui se reflète sur l’eau, des textures magnifiques. Et le plaisir continue même après la traversée du pont qui nous fait rejoindre la première île où tout va vraiment commencer.

L’histoire et ses personnages

Après 24 ans passés à poser des graffitis à droite à gauche et jouer les rebelles au sein de la Réserve Akomish, Delsin Rowe a vu sa vie changer en quelques secondes au cours d’un face à face brûlant avec Hank, évadé de Curdun Cay (une prison pour porteurs tenue d’une main de fer par Augustine Brooke, leader du DUP et porteuse elle aussi). Et cela aurait pu rester relativement calme si Augustine et ses super pouvoirs en béton (et pas en carton) n’étaient pas venu blesser toute la tribu du jeune homme… Dès lors c’est une aventure trépidante mais aussi une course contre la montre pour sauver ses amis qui s’ouvre à Delsin, une aventure où chaque choix le fera évoluer, en bien ou en mal c’est à vous de décider. Mais sachez que vous ne serez pas seul, puisque le frère de Delsin, Reggie, et deux autres porteurs Eugène et Fetch,  vous seront d’une grande aide dans des phases de jeu plutôt compliquées, enfin, si vous arrivez à les convaincre de bosser avec vous dans un premier temps !

Pour une analyse plus aboutie je tiens déjà à dire que les personnages sont plutôt attachants surtout si vous vous êtes lancés sur la voie du « bon » karma je pense. Reggie, assez  porté anti « bio-terroristes » au début (synonyme péjoratif de « porteurs ») se sentira d’abord complètement perdu dans ses sentiments envers son frère, ce qui, au fur et à mesure, apparaîtra comme un cadeau dans l’esprit de Delsin se révèlera tout d’abord être une malédiction pour Reggie et il n’aura pas d’autre objectif que de vouloir vous sauver de vous-même … Il tient donc parfaitement son rôle de frère protecteur et canaliseur face à l’irresponsabilité et l’impulsivité du personnage principal. Fetch et Eugène s’inscrivent directement dans la liste des victimes du DUP, rejetés par leur famille ou leur entourage – les parents de Fetch l’ont dénoncée aux autorités en apprenant pour ses pouvoirs, et Eugène était ce genre de victime malmenée à l’école – ils se sont réfugiés dans leurs pouvoirs et ont développé une certaine rage qui a fait croître ces derniers… Vous découvrirez d’ailleurs leur histoire à l’occasion de flashbacks au terme de vos affrontements. Ces flashbacks bénéficient d’ailleurs d’un design « street art » très appréciable et coloré ! Voilà un petit échantillon pour que vous puissiez vous en faire une idée :

Le boss

Augustine joue parfaitement son rôle de boss, dès les premières minutes du jeu on a carrément envie de lui arracher les yeux, avec son air suffisant, ses réponses à tout et son pouvoir que personne ne semble pouvoir arrêter. Mais son histoire intrigue, elle est quand même à la tête d’une organisation ANTI porteurs en étant elle-même un porteur ! Quand ? Pourquoi ? Comment ? On veut savoir ! Et ces interrogations lui donnent finalement beaucoup plus d’importance qu’elle n’en a. Car au final, et c’est là que je dénonce le côté simpliste de l’histoire, la mission principale n’est pas si longue que ça et si on voulait la résumer on pourrait dire que malgré quelques obstacles en route on est allés botter le cul de la méchante, ça a sauvé notre tribu et à peu près toute la ville, youpi. Car outre le fait que j’ai plutôt mal joué mon coup face à elle lors de notre dernier affrontement (qui se fait en 2 phases) en restant constament coincée dans des éléments de décor ridicules, eh bien il faut dire qu’elle se tue relativement simplement (une fois qu’on a compris que passer entre ses jambes est la meilleure façon de survivre).

Le Gameplay

J’ai noté une bonne fluidité dans les mouvements du personnage, qui restent quand même réalistes puisque, bien que Delsin soit très souple et qu’il puisse de façon scandaleuse sauter au bas d’un immense immeuble sans se faire mal; il ne peut pas grimper là où les prises physiques n’existent pas – eh ouais. La prise en main est très agréable, on à l’impression de sentir à la fois la pesanteur du personnage dans les pas qu’il fait mais tout autant sa légèreté à chaque saut, ce qui pour moi équilibre le tout à la perfection. L’escalade est d’ailleurs très agréable surtout à partir du moment où vous faites évoluer vos pouvoirs, entre courses hypersoniques et planages tout en fumée : pas le temps de s’ennuyer, la ville est à vous ! Attention toutefois à ne pas vous enflammer. Personnellement, et je fais ça sur Assassin’s Creed aussi, quand je joue un personnage aussi rapide et qui grimpe partout il m’arrive de partir dans tous les sens et en plus de gueuler si monsieur a le malheur de sauter à côté… Alors si vous êtes -dingue- comme moi, prenez le temps de faire les choses correctement, et attendez d’avoir obtenu le pouvoir Néon bien optimisé pour faire absolument n’importe quoi dans vos gestes, cela vous sera plus agréable :p.

En parlant des pouvoirs ! Ils sont au nombre de 4, mais vous ne recevrez le dernier que tardivement dans l’histoire – enfin si vous avez suivi, vous aurez compris que vous le gagnerez tout simplement à la fin du jeu quand Augustine sera finalement vaincue. Vous aurez donc : 1) la fumée, reçue via Hank au tout début du jeu, c’est à ce moment que Delsin comprend qu’il est devenu un porteur 2) le néon, transmis par Fetch après l’avoir vaincue 3) la « vidéo », cadeau d’Eugène après un face à face relativement long et chiant (oui je me suis arraché les cheveux sur ce boss) et 4) le béton. Le fait d’avoir 3 principaux pouvoirs différents permet d’atténuer le côté répétitif du jeu. Attention par contre, votre énergie n’est pas limitée et bien que vous puissiez augmenter sa durée, il vous faudra régulièrement vous approvisionner à différents points (néons, cheminées, paraboles, etc) pendant les affrontements !

En effet, comme un bon vieux AC, Infamous Second Son se voit doté de quêtes annexes vous promettant des heures de jeux avec comme objectif principal : vider un quartier de toute influence du DUP. Ici chaque quartier possède donc une zone DUP (dont il vous faudra souvent vous en occuper avant de pouvoir continuer la mission principale) avec caméras, mini boss et noyaux d’énergie à détruire. Afin de diminuer l’influence du DUP sur une zone vous pourrez aussi détruire les passages SCAN (qui permettent de dévoiler les porteurs), libérer des porteurs, détruire des caméras cachées, tuer des agents du DUP dissimulés parmi les civils, récupérer des extraits audio et tout cela jusqu’à déverrouiller la plus grosse action en terme de coup dans l’influence du DUP : la confrontation. Avec celle-ci vous essuierez des vagues d’ennemis (hélicos, mini-boss, agents du DUP, etc) jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, tout simplement ! 

Petite anecdote perso : on serait tentés de vider toutes les zones avant de finir la quête principale, ici je vous suggère de laisser de côté celles qui ne sont pas réellement sur votre chemin, de cette façon vous jouirez vraiment du dernier pouvoir en retournant sur l’île et en allant descendre les troupes du DUP restantes avec votre nouveau joujou en béton 😉

 

Donc oui, les actions se répètent et se ressemblent mais le fait d’acquérir de nouveaux pouvoirs ou de nouvelles actions déblocables avec les points d’énergie vous donneront envie d’aller botter des fesses DUPiennes pour les tester.. Et c’est là que l’arbre de pouvoirs devient votre ami le plus fidèle ! Il sera à terme composé de 5 branches : attaques de mélée simples, fumée, néon, vidéo et béton. Débloquer une nouvelle action nécessitera un nombre plus ou moins élevé de points d’énergie (récupérables via les petits drônes mobiles ou non sur toute la carte ou en détruisant des zones du DUP et leurs relais de noyau) et certains ne seront même accessibles qu’en fonction du Karma que vous suivez depuis le début du jeu !

Sans oublier le petit plus : le pavé tactile de la manette et même la manette en elle-même est un outil assez efficace dans le gameplay du jeu, vous devrez secouer/déplacer les manettes dans vos petites sessions graffitis et aussi interagir avec le pavé tactile pour drainer les énergies, ouvrir des grilles, relever des relais de noyau. Cependant petit bémol sur la précision, spécialement lors des exterminations des zones DUP, vous aurez à passer le doigt vers le haut sur le pavé tout en martelant R2. À ne pas faire à la va vite, je suis morte plusieurs fois à cause de ça en voulant couper court à l’affrontement et je n’avais pas compris qu’il fallait maintenir le doigt sur le pavé, ce n’est pas vraiment explicite et une demi seconde d’inattention suffit à vous forcer à recommencer l’exercice.

C’est votre dernier mot ?

Et le dernier mot sera focalisé sur ce principe de choix. Fidèle à ses bases, Infamous Second Son n’a pas oublié ce qui entre autre l’a rendu célèbre : le fait de pouvoir choisir d’incarner une vraie bête enragée ou un gardien dévoué !
Ici encore les choix influent donc sur toute l’histoire, et il ne tient qu’à vous de savoir comment vous voulez vivre cette expérience ! De plus, cet aspect offre une rejouabilité non négligeable puisque vous voudrez sûrement savoir quelle aurait été l’histoire si vous l’aviez joué autrement, par exemple, ayant fini le jeu en Karma bénéfique je ne peux m’empêcher de me demander (même si je trouve le côté maléfique moins adapté au personnage) : que se serait-il passé si j’avais joué les méchants ? Et puis évidemment, pour ceux dont la quête des trophées et surtout du platine est importante, refaire le jeu avec le karma opposé vous sera nécessaire pour mener à bien votre mission.

Alors maintenant si vous hésitiez encore à faire Infamous Second Son, ou si encore vous l’avez fait et que vous l’avez vous aussi apprécié (et que vous avez peut-être mettre récupéré le platine!) j’espère que cet article vous a plu ! Comme d’habitude n’hésitez pas à partager vos impressions sur le jeu en lui-même ou bien l’article ! En ce qui me concerne, j’attaque le DLC First Light depuis hier soir et c’est un régal, j’écrirai un billet dessus aussi quand je l’aurai fini !

reggie