Samedi dernier je me suis improvisée chauffeuse de bus dans un désert très.. Réaliste. Et si la chaleur imaginée du lieu alliée au stress de retourner mon véhicule a largement participé à rougir mes joues, elles l’étaient d’autant plus que j’étais très bien entourée !

Vous l’aurez compris -ou pas- j’ai eu l’immense plaisir de participer au Désert Bus de l’Espoir.

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Le désekoi ?

Parlons tout d’abord du jeu. Sorti en 1995 sur MegaCD, le DesertBus a un objectif relativement simple : partir, en bus, d’un point A pour rejoindre un point B tout cela en se souciant de ne pas crasher ledit bus.

Et ce serait beaucoup moins drôle si le fait d’aller de Tucson à Las Vegas ne se faisait pas en temps réel. Effectivement il faut 8 heures réelles pour effectuer le trajet, 8 heures de plus en sens inverse et ainsi de suite (car il est pris en compte le fait que le bus ne roule pas plus qu’à la vitesse autorisée – faut pas déconner avec le code de la route). Pas de sauvegarde ou autre : soit vous faites tout d’une traite et là je vous conseille de préparer vos pop-corns, un camelbag avec ce que vous voulez dedans et beaucoup de patience, soit vous n’en faites rien. Et quoi de mieux pour expliquer tout cela qu’une petite vidéo ?

Du coup, imaginez un concept : vous prenez le jeu le plus chiant du monde, vous mettez quelques personnalités aussi sympathiques qu’originales et surtout différentes derrière la manette, et vous saupoudrez le tout d’un peu -beaucoup- de bonne cause. Vous obtenez le DésertBus de l’Espoir.

Initialement mis en place en 2007 par une équipe canadienne (LoadingReadyRun) le DesertBus of Hope est un marathon gaming durant lequel des personnes se relaient sur plusieurs jours pour maintenir la trajectoire d’un véhicule qu’ils conduisent non stop, tout cela en diffusant ces moments, fournissant des lots et récoltant des dons pour une association caritative (Child’s Play).

Ce concept a trouvé en 2013 sa version française, par le biais de l’association Loisirs Numériques et des éditions OmakéBooks. C’est ainsi que le DesertBus de l’Espoir fait son petit (mais long) chemin depuis 2 ans, invitant toujours plus de personnalités, battant toujours plus le record des dons récoltés et tout ça pour le Secours Populaire, une initiative grandement appréciée et cela plus encore quand on daigne ouvrir notre fenêtre sur le monde.

Edition 2015

Comme dit plus haut, j’ai donc eu la chance d’être invitée à prendre position derrière le volant. Accompagnée d’un partenaire des plus sympathiques -Gianni Molinaro (Plume)-, d’un micro capricieux et de jolis lots : nous avons pris la route pendant une heure, direction Las Vegas !

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Beaucoup de personnes se sont succédées sur le magnifique fauteuil en zèbre du DesertBus et j’ai le sentiment que tous ensemble (participants, staff, viewers) nous avons construit quelque chose autour de cette cause qui nous a rassemblés pendant quelques instants. Avec joie tout d’abord, mais aussi passion et gentillesse. De plus, la somme totale des dons à destination du Secours Populaire s’est élevée à 32000€ contre 26000€ l’année dernière, et je ne peux que sourire grandement en pensant à ce que nous avons pu apporter ensemble, à notre échelle, à ces gens qui sont dans le besoin…

Emotions, émotions

Excitation, stress, interrogations… Cet événement a provoqué chez moi un pêle-mêle de sentiments des plus perturbants.

Tout d’abord : le doute. Quand j’ai été contactée pour participer, je ne me voyais que refuser. J’avais partiellement suivi les premières éditions, j’avais vu les participants, j’avais ressenti beaucoup d’intérêt pour la globalité de l’event mais aussi pour la personnalité et les actions des participants. Ma première réaction, et elle ne m’a d’ailleurs presque jamais quittée jusqu’au moment M, était de m’interroger sur la légitimité que je pouvais avoir à passer au DesertBus. Je regardais les anciens listings et je me disais « Merde, non, je pourrai pas. Je ne vais rien apporter d’intéressant et je n’ai rien à faire à côté de ces gens qui font plein de choses géniales ». Et… Des messages publics sont passés sur Twitter, vous m’avez soutenue. L’équipe m’a soutenue, j’en ai parlé avec ma famille qui était très contente de l’idée et tout ça m’a donné le courage de me dire « Tu en as envie, ça te plairait, et si cela te plait, ça peut plaire aux gens ».

Deuxième phase : l’impatience. Ca y est, je savais que je passais, et je ne pouvais rien dire ! J’étais perdue, à me demander si c’était réel, si ma participation était bien validée ou pas (vous ne vous rendez sûrement pas compte, mais pour moi c’était juste ENORME). Et puis j’ai commencé à voir des noms publiés sur le compte Twitter du DesertBus et j’étais complètement flippée mais j’attendais qu’une chose : qu’on me donne le feu vert pour vous le dire et que tout cela soit officiel ! Vous avez d’ailleurs été super réactifs, à ressentir vous aussi finalement cette impatience et m’assurer de votre présence sur le stream – le moment love.

Troisième phase : les joues qui brûlent. Je rentre dans l’école 42, qui a la bonté d’accueillir justement l’événement. Les locaux sont immenses et vraiment magnifiques, je me sens encore plus petite que d’habitude – c’est dire ! J’ai les mains qui tremblent un peu, mais je rencontre très vite plein de gens, des visages connus (Fabien, si tu vois cet article, je te fais un coucou et te remercie de ta gentillesse :)) d’autres reconnaissables de l’internet et d’autres encore inconnus mais super sympas. Et comme ridicule n’est pas Caroline, j’ai même une anecdote solitude à vous raconter. Ce moment où, alors que je suis avec Plume et un monsieur inconnu au bataillon mais qui me parle comme si on avait déjà échangé sur Twitter, je confie ma déception d’avoir sûrement raté Frédéric (Sirf), animateur des podcasts « Eighties et vous » sur Eigthies le Podcast, que j’aime beaucoup. Je vous la donne en mille hein, et je n’ai pas besoin de vous dessiner la tête que j’ai fait quand il m’a répondu mort de rire « T’es en train de lui parler en fait ». Allez, Caro disparait sous sa veste, adieu.

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Quatrième phase : concentration et beaucoup trop d’amour à partager. J’ai la manette dans les mains, et le retour du live juste en face de moi et je vois, oui je vois que je suis rouge comme une tomate. Le problème c’est que, plus je le vois, plus je rougis. Bon, on pourra rien faire à ce niveau là, focalise-toi sur autre chose. Ah oui, le bus, il ne faut pas le crasher, depuis le début de l’édition personne ne l’a fait se crasher, si c’est moi, j’aurai la honte pour des années. Je tourne la tête vers la gauche et aperçois un commentaire dans le chat « Caro, crashe le bus qu’on puisse te charier toute ta vie ». Ok, j’ai pas du tout la pression. Alerte rouge des joues niveau 12 !

On me pose des questions, évidemment, et je ne peux m’empêcher de faire des écarts sur la route (et oui, le bus dévie sur la droite si on rectifie pas sa trajectoire, logique) et manque de foutre le bus dans le désert en martelant la flèche gauche. Je commence à me mordre les lèvres, je le sens. Le rendu va être beau ! On vous montre les lots et j’espère que ça vous plait, autant qu’il me plait de vous les proposer. Le t-shirt Meltdown passe à la caméra et dans ma tête j’entends un magnifique « MELTDOWN SPARTIATE » retentir, je suis ultra sûre que les gens du Melt viennent de le scander et qu’ils boivent un coup de plus à l’occasion. L’heure tourne vite, on parle jeux vidéo, on parle aussi pamplemousse parfois, j’en viens même à dire que je ne vais personnellement pas au fond des pamplemousses et au moment où cette phrase passe mes lèvres mon cerveau m’envoie une alerte « tu viens encore de dire une connerie », j’ai envie d’exploser de rire mais je crois que tout mon corps voudrait exploser tout court.

Et puis, les remerciements. Car si je me suis retrouvée au DesertBus, à passer l’une des meilleures heures de ma vie, si j’en suis là aujourd’hui : c’est grâce à vous. Mes parents, ma famille, mes potes, ma Team, la communauté, les viewers, les lecteurs, les Twittos, tout le monde. Je tourne la tête à gauche et sur le chat je vois plein de coeurs, des #HamCaro #TeamCaro, un message de mon chef de team qui me dit qu’il est fier de moi, des je t’aime, des bisous. Et là, j’ai les larmes aux yeux, je vois que ça brille un peu sur le stream, je baisse la tête et je tiens les 2 dernières minutes sinon je vais larmouiller, eh oui. Parce que je suis comme ça, que j’ai un coeur gros comme un bus perdu dans le désert et (je vais piquer cette phrase à Jérôme, le mec complètement dingue qui fait des vidéos) : j’vous aime putain.

Et puis je suis rentrée, rejoindre ma copine Anne-Lyse (Preciouzy) et passer une excellente fin de soirée au chaud avec elle. Je suis rentrée les yeux plein d’étoiles, à flotter littéralement dans le metro, je suis rentrée complète et sûre d’une chose : je veux faire ça et je ne veux surtout pas arrêter. Parce que ça me fait sourire, parce que je vous fais sourire et qu’est-ce que c’est bien. Ca donne un sens à la vie, un sens sympa, plus qu’une idée.

Alors j’ai qu’une dernière chose à dire : merci à l’équipe du DesertBus de m’avoir invitée, merci au Secours Populaire d’améliorer la vie des gens, merci à l’école 42 sans qui cela n’aurait pu se passer, merci aux participants qui distribuent du bonheur en barre tous les jours, et merci à la communauté qui a cru en moi.