Pas mécontente d’avoir pris le temps de faire redescendre l’euphorie produite par mes 16 heures de jeu quasiment consécutives sur Uncharted 4, me voilà de retour pour vous donner mon avis sur la dernière petite perle de Naughty Dog et le point final des aventures de notre ami Nathan Drake..

Attention, cet article comporte des spoilers écrits (précisés entre [SPOIL] et se terminent par des [*]) et visuels, je ne prends aucune responsabilité sur ce que vous pourrez lire/voir :).

Retour sur une licence coup de coeur

Uncharted fait clairement partie de ces licences que je n’oublierai jamais, je l’ai commencé en 2009 avec Among Thieves, le deuxième épisode. J’avais vu mon demi-frère jouer au premier et, passé les premiers instants à vendre du « Ouais, ça va la copie de Tomb Raider là? » (quelle groupie je suis…), je me suis rendue compte que j’avais quand même très très envie de prendre la manette. On m’a donc prêté le 2 à sa sortie et je suis littéralement tombée amoureuse, bon ok je ne vous cacherai pas que Nate y est aussi pour quelque chose mais je reviendrai là-dessus plus tard. Je ne sais pas si c’est de l’avoir fait en premier mais le 2ème opus reste mon préféré de tous, et c’est pas faute de détester Chloé en plus. Il est prenant dès le début, avec cette escalade du train et puis Shambala.. Enfin bref, conquise par ce que je vois et ressens quand j’incarne Nathan Drake, je me procure le premier épisode et achète le 3 dès sa sortie : un bonheur. Je crois pouvoir dire que, le dernier épisode inclu, j’ai fait chaque Uncharted quasiment d’une traite, incapable de relever le nez de mes aventures bien longtemps et toujours prompte à m’y replonger le plus vite possible.

Pourtant la recette est composée d’un ingrédient principal qui me déplait fortement : le trop plein de gunfights. Partant du principe, à l’époque, qu’Uncharted « recopie » Tomb Raider (bien qu’aujourd’hui cette tendance se soit inversée) on peut dire clairement que ce qui m’intéresse c’est l’exploration, le voyage, les découvertes et tout ce qui compose une bonne vie explorateur. Alors les bonnes grosses sessions gunfight à chaque coin de pierre émoussée ça me fatigue, ça me saoule même fortement (et là je repense aux phases de gunfight juste avant le boss final dans Uncharted 3, avec ces maudits démons) mais la magie opère tellement sur le reste que j’arrive à passer au-dessus. Il m’arrive même de jouer en facile pour ma première run afin de ne pas trop m’agacer sur ces phases et profiter un maximum de mon immersion aventurière. Je me vois escalader chaque pierre, déjouer chaque piège et je suis aux anges.

En plus de toute cela, la personnalité de Nate matche totalement pour moi. Charismatique, curieux de tout, drôle, un brin arrogant, une voix sexy (ah oui oui, les voix chez moi c’est quelque chose)… C’est simple : soit on lui colle des claques soit on l’épouse, vous vous doutez bien de la catégorie dans laquelle je me situe.

Uncharted 4 : une conclusion attendue ?

Comme à mon habitude, quand un jeu me plait et que je suis absolument sûre de vouloir le prendre, je ne me renseigne quasiment pas dessus. Je ne regarde presque aucune bande annonce, aucune vidéo de gameplay (à moins que cela me tombe sous la dent à l’E3, mais je ne regarde plus rien ensuite) et me réserve du coup toutes les surprises en plus d’esquiver le martelage d’avis de gens qui y auront joué 2 minutes mais sauront déjà tout juger. Uncharted 4 n’a pas dérogé à la règle, mais cette fois : impossible pour moi de l’acheter à la sortie, je me résigne avec tristesse à l’idée d’y jouer des mois plus tard, slalomant dans ma timeline Twitter pour éviter le moindre spoil ou encore l’envie provoquée par des captures d’écran postées ici et là.

Mais j’ai la chance d’avoir des amis fantastiques et c’est comme ça que Pikabsynthe me propose de me prêter ledit jeu avant que je parte à Lyon. Je le commence devant lui d’ailleurs, joue 2 heures, une session de jeu forte en émotions, agrémentée de jurons d’étonnement et de cris d’admiration. Dès les premières minutes de jeu, j’ai le coeur au bord des lèvres et je sais que je ne quitterai pas ma PS4 avant d’avoir trouvé le trésor d’Avery et fini Uncharted[LEGER SPOIL] Et pour ponctuer l’idée que je n’étais déjà qu’amour à ce moment là, Naughty Dog choisit de m’en tartiner plein le visage avec une session gameception, me faisant jouer Nate jouant à Crash Bandicoot. CRASH BANDICOOT quoi. Je ne vous cache pas que j’ai larmouillé d’émotion à ce moment là. [*]

Le lendemain je passe exactement 14 heures d’affilée sur le jeu et le finis. Arrivé au bout je me retrouve en larmes, sur mon canapé, les yeux rivés sur l’écran et à a fois si loin. Loin, sur un bateau au large de Madagascar, à chercher Libertalia. Je suis triste parce que c’est fini, parce que les aventures de Nathan Drake ne seront dorénavant plus que des épopées à rejouer, plus de temple inédit, de citée perdue à découvrir. Je suis triste parce que je sais que toutes les bonnes choses ont une fin et qu’il n’y avait pas meilleure façon de nous faire lui dire au revoir. Je me sens comme une adolescente qui vient de se faire larguer parce que « t’es sympa et mignonne hein, mais faut passer à autre chose ». J’ai envie de jouer les Bridget Jones de 2 heures du matin en pyjama avec un plaid et un pot de glace, mais j’ai pas de glace et il fait trop chaud pour un pyjama et un plaid. Tout ce que je peux faire c’est rester là, comme ça, le coeur plein et brisé à la fois. Vous pensez que je vais trop loin ? Dites-vous que je me mets dans cet état chaque fois que je finis un jeu que j’ai adoré, alors imaginez-vous quand celui-ci ponctue une licence.

Mais je n’y peux rien, si je ne devais vous citer qu’une seule et unique raison pour laquelle je joue aux jeux vidéo : c’est parce qu’ils me font me sentir vivante, ils me font sortir de mon quotidien et vivre une ou plusieurs vies incroyables. Voilà pourquoi je prète autant d’attention aux scénarios, pourquoi je m’en tamponne le coquillard avec une patte d’aligator femelle (il fallait que je la place) de jouer en facile et pourquoi le compétitif m’en touche une sans faire bouger l’autre (oui je sais, j’en ai pas). Et sur ce terrain là, les Assassin’s CreedTomb RaiderUnchartedInfamous et autres font très très très bien leur travail.

Et ce voyage alors ?

Le point final c’est moi qui le mets, ici, aujourd’hui, sur PlayYear, en vous ouvrant mon coeur sur ce que j’ai ressenti et ainsi vous partager ma vision de ce dernier opus. Vous l’aurez compris, j’ai adoré Uncharted mais cela ne l’exempt évidemment pas de défauts. J’ai toujours pensé qu’on aimait les gens pour leurs qualités comme pour leurs défauts, j’ai tendance à penser qu’il en est de même pour toute chose en général. Le voyage était exceptionnel, mais qu’en-est-il concrètement ?

Visuellement ? Rien à redire (et mes captures ne lui rendent pas honneur j’en ai peur). Le jeu est beau, même magnifique, tellement beau qu’on se perd nous même de temps en temps en haut d’une tour ou d’une montagne, à faire tourner la caméra tout autour pour voir les jeux de lumière et les paysages alentour. On s’extasie devant chaque palmier, chaque grain de sable.. On a l’impression d’y être et pour ce genre d’aventure c’est plus que bienvenu.

Le scénario ? J’ai rien à y redire non plus, on nous propose encore une fois une épopée dont chacun rêverait. Une cité légendaire de pirates à découvrir, un trésor mythique à récupérer. Le contenu est là, à travers parchemins perdus, fresques émoussées, trésors éparpillés… Et en parallèle de cette aventure, Uncharted 4 nous propose une mise à nue de Nathan, ses origines, son histoire en nous permettant de nous glisser dans la peau du Nathan ado mais aussi jeune adulte, ainsi qu’en nous dévoilant sa vie « ordinaire » aux côtés d’Elena après les aventures de l’épisode 3. Ce côté « voilà toute l’histoire de Nate Drake » est, je l’avoue, un peu servie sur un plateau comme si tout était à expliquer presque plus que de raison mais assez bien fait pour me coller des frissons et des sourires entendus à la « Ahhh that’s my boy ». Sans compter que, j’avais évité les spoils sur internet MAIS j’avais vu pas mal de gens hurler de rage parce qu’ils s’étaient fait « spoiler » la fin, ce qui sous entendait un événement extrêmement marquant. Dans ma tête je liais cette info avec le fait que le peu que j’avais vu de ce dernier opus était très sombre et au titre du jeu « A Thief’s End« . [NON SPOIL QUI SPOILE /o/] J’étais persuadée que Nate allait mourir à la fin. Eh bien je peux vous dire que ce genre d’appréhension vous change un jeu, car à chaque soubresaut vous ressentez une certaine tension, à chaque chapitre plus près de la fin vous vous sentez mal à l’aise, une certaine peur vous tient les tripes et quand arrive la fin, vous pleurez non seulement des émotions basiques que la fin d’une licence vous procure mais aussi de soulagement. [*] Sans rire, cette peur a apporté une dimension plus tragique, réelle à mon expérience vidéoludique et je pense qu’elle était carrément la bienvenue vu le manque de tension basique. Je vous explique ça dans la partie suivante.

Les énigmes ? On garde bien l’idée du « je fouille dans mes papiers pour lier les indices et en tirer des conclusions » et en cela le principe de l’explorateur qui brave les dangers avec intelligence et logique est pour moi bien respecté et très agréable. J’ai particulièrement aimé le moment où nous devons traverser des dalles piégées, j’ai même pris un petit calepin pour me noter les compositions plutôt que de repasser par le pad tactile à chaque fois et dieu sait que j’aime avoir des choses comme cela à noter quand je fais un jeu.

Bonus : les sessions en jeep. J’ai pris énormément de plaisir à me faire ce mini safari à Madagascar, à réfléchir par quel chemin passer pour être sûre de ne pas m’enliser dans la boue, à attacher le treuil à des arbres pour accéder aux niveaux supérieurs (j’ai adoré le concept de faire le tour du poteau ou de l’arbre pour attacher le câble, c’est bête mais c’est le genre de détails « réalistes » qui me font sourire) ou encore ce moment de stress où la jeep dérape et que Nate se retrouve une énième fois à escalader un moyen de transport plongé dans le vide (ahh, il y a des détails comme ça qu’on est obligés de voir revenir et qui, au fond, font toute une licence ^^)

[SPOIL] La conclusion ? Absolument majestueuse et inattendue. On finit le jeu en incarnant une jeune blondinette (peut-être un peu trop clichée ado « il faut placer tous les mots djeuns d’aujourd’hui » – j’ai toujours du mal avec ça) en train de jouer à Crash Bandicoot (AGAIN <3) pour ensuite la faire se balader dans une superbe maison en bord de mer. On comprend très vite qu’on est en train de jouer la progéniture d’Elena et Nate et la déjà nostalgie est à son comble quand la demoiselle ouvre une armoire pleine des souvenirs que nous avons ramassés, notés dans les précédents opus – le genre de fanservice qui fait toujours son effet ! Le jeu se finit avec Nate et Elena débutant le récit de leurs aventures à la jeune Cassie, et je me dis que, franchement, une petite retraite comme ça je ne dirais pas non. [*]

Quand Uncharted nous prend (un peu trop) par la main

C’est le moment de râler un peu ! Venons-en donc au côté négatif du gameplay et ce qui l’entoure. Là je suis relativement embêtée. A part cette tension/peur que j’ai ressenti tout au long du jeu et que bien des gens n’auront pas eu la chance d’avoir (et là je vais essayer de traiter ce point avec transparence, en me repassant le jeu dans la tête après coup) jamais Uncharted 4 ne va vous faire vous sentir en danger, ni même perdu. Et cela au travers de plusieurs points.

Le premier : les dialogues ingame. J’ai adoré les interactions entre les personnages, U4 met un point d’honneur sur la coopération avec l’IA et on sent que The Last of Us est passé par là. Malheureusement les personnages sont peut-être un poil trop bavards dans un sens négatif. Absolument tout est commenté, du fait que vous devez regarder sur votre gauche en passant par le fait que vous devriez trouver une caisse pour attraper une échelle. Le jeu ne vous laisse pas le temps d’observer par vous-même pour trouver votre chemin : tout est servi sur un plateau d’argent. Que ce soit Elena ou Sam (le frère de Nathan) à chaque fois il vous sera dit explicitement ou non ce que vous devez faire. Et quand bien même vous vous retrouvez parfois seul [SPOIL] (après le naufrage ou encore à la poursuite de Sam à Libertalia), Nate, dans un état de démence dans le premier cas et [*] sans trop de raison dans le deuxième, commente tout à haute voix : ce qu’il doit faire, comment, pourquoi, quand, où il doit aller. Ce qui devient vite agaçant quand on aimerait bien se retrouver un peu livrés à nous même sur cette île qui s’y prête tellement.

Le deuxième : la rareté des gunfights. Et oui, cela contredit un peu mes propos de début d’article, mais je m’explique ! J’ai été ravie de voir se tarir le flot de gunfights, j’étais vraiment contente qu’ils ne soient plus obligatoires à chaque coin de map, mais j’ai été atterrée tant de la « non-utilité » des 3/4 de ceux-ci (souvent ils ont vraiment l’air d’être là juste histoire de dire qu’il y en a) que du fait qu’ils ne me mettaient même un petit peu de pression. En effet : que vous la jouiez infiltration ou non c’est pareil. Très vite on ne ressent aucune nécessité de prudence et n’avons aucun remords à foncer dans le tas fusil d’assaut en avant. J’imagine que c’est de jouer en difficulté maximale qui doit ajouter cette tension qui n’est pas présente dans les autres modes (mais là je vous laisse le confirmer pour ceux qui y ont joué comme ça) mais cela manque beaucoup. Je me rappelle de la pression que je ressentais aux abords d’une zone d’infectés dans The Last of Us et je me dis qu’Uncharted aurait mérité de nous faire ressentir cela au moins une à deux fois dans le jeu. À la limite, maintenant que j’y repense, un des seuls points qui m’a relativement stressée était les momies piégées, mais c’était malheureusement un peu fouillis au milieu des affrontements avec Shoreline.

Et troisième et dernier point : tout ce qui est scripté. Pour cette partie j’ai deux exemples criant en tête : les combats avec Nadine et les ponts. [LEGER SPOIL] Nadine, j’ai voulu lui refaire le nez plusieurs fois dans le jeu. Déjà parce qu’elle était constamment sur notre chemin (ses 1001 hommes de Shoreline surtout) et ensuite parce que plus naïve/débile/vénale/maisfinalementj’aiuncoeur tu meurs. Mais non, au final les deux seuls sessions qui opposent vos poings sont scriptées, pas le droit de toucher au minois de la jolie Nadine, même quand vous vous y mettez à deux avec Sam elle vous casse les dents. Et derrière ça, ça ose à peine élever la voix sur un blondinet qui se soucie plus d’être mal coiffé qu’autre chose, hmpf. [*] Ensuite, et cela n’a aucun rapport avec Nadine, les ponts ! C’est simple, passé les deux premiers, vous saurez que tous les ponts jusqu’à la fin du jeu se briseront à votre passage, on en vient presque à entamer l’avancée en se disant « bon, vu qu’il va casser, voyons voir par où on va devoir passer ». Blasitude 1 – Surprise 0.

[SPOIL] Bonus : le combat final le plus simple du monde. Dans l’idée, j’ai trouvé le combat final contre Rafe (cette sexy pourriture) épique. Duel à l’épée, point culminant de la piraterie, vraiment bonne idée. Mais nous sommes tellement passifs que le plaisir est relativement gâché, on voudrait lui faire la peau, longuement, dans un magnifique éclat métallique mais non : droite, gauche, droite, gauche, carré, carré, triangle, triangle, adjugé vendu, Drake. Et pouf, Rafe, le mec qui nous gave depuis le début s’en est allé. Heureusement que la peur de la mort de Sam (et ma propre peur de voir Nate mourir à ce moment là du coup) nous empêche de rester comme deux ronds de flan à regarder l’écran en mode « meh, c’est tout ? » et nous force à enchaîner directement. Mais il n’empêche que pour ce qui était proposé, cela aurait pu être relativement plus épatant. C’était quand même le dernier combat de boss de la vie de Nathan Drake, ça devait valoir son pesant en cacahuètes les gars. [*]

BREF

Uncharted 4, c’était de l’amour en barre, malgré ces petits défauts qui ne m’ont certainement pas empêchée de prendre mon pied du début à la fin. Tout ce que je demandais c’était de voyager, découvrir, explorer et avoir le droit de voir Nathan Drake en tenue de plongée, mes prières ont été plus qu’exhaussées et je ne remercierai jamais assez Naughty Dog pour le bonheur qu’ils nous ont vendu avec cette licence des plus charismatiques. Là où d’autres ont tendance à prostituer leurs licences pour faire du biz, j’ai le sentiment que ND a fait les choses bien et que, même si je suis triste de dire au revoir à Nate, je suis consciente que toutes les bonnes choses ont une fin et qu’il vaut toujours mieux savoir s’arrêter avant d’aller trop loin.

Je finirai juste en vous mettant à disposition une petite galerie des captures que j’ai fait sur le jeu, je suis déçue que le rendu ne fasse vraiment pas honneur au jeu mais bon, au moins ça vous donne une petite idée. Et puis, vu comme c’est parti, je risque de vous streamer Uncharted 4 incessamment sous peu, donc vous verrai ça en live ! Merci encore à tous ceux qui auront pris le temps de lire et de partager/commenter ! Des bisous <3