Aujourd’hui on se retrouve pour parler de Back to You, mon manga coup de coeur découvert chez Akata cette semaine !

En réalité j’ai mis la main sur deux titres différents et je les trouvais assez similaires dans ce qu’ils dégagent mais aussi dans mon ressenti à la lecture pour me permettre quelques remarques au sujet du deuxième également, elles seront disséminées en petite quantité tout au long de mes retours. Ce sont des éditions numériques avec respectivement 8 chapitres sortis pour Back to You ainsi que 9 (dernier en date sorti le 2 avril) pour Switch me On.

Je n’ai pas vraiment l’habitude de lire des versions numériques, pour moi rien ne vaut un bon livre physique entre les mains, l’odeur du papier neuf, la texture des pages sous les doigts… Bref, vous voyez ce que je veux dire. Mais en ces temps de confinement et de restrictions de « consommation physique » : les supports numériques se révèlent être de parfaits compagnons.

Alors, préparez vos petits coeurs : ici nous sommes sur un terrain assez émotionnel et, il faut le dire, très choupi ! 

EDIT : après finalisation de l’article, je me dois de vous préciser que je suis aussi partie dans de petites réflexions assez sérieuses en mode moralité de fin de Disney sauf que ce Disney c’est la vraie vie. Donc si vous n’êtes pas prêts à vous faire ouvrir le cerveau en deux, reportez cette lecture à plus tard ! :3

routine + Ennui = doutes

  • Auteure : Senmitsu
  • Chapitres disponibles : 8
  • Prix par chapitre : 0,99€

Synopsis

Les relations amoureuses sont parfois semblables à toutes activités que nous entreprenons : il arrive un moment où la routine s’installe, les actions sont répétitives et les doutes ainsi que l’ennui prennent place dans nos esprits et nos coeurs. Sayako et Nahoiko sont en couple depuis 10 ans et font face, comme beaucoup de jeunes japonais, à une situation où leur relation ne les passionne plus tant que ça. Entre le rythme imposé par leur travail et autres tâches volumineuses du quotidien, ils ne prennent guère le temps de cultiver leur amour et se perdent dans des silences profonds et des doutes permanents.
C’est dans ce contexte là que Sayako, nostalgique de son époque lycée, prend un jour le chemin menant à celui-ci et passe dans une sorte d’autre dimension qui la ramène 10 ans en arrière, face au Nahoiko de l’époque. Un jeune homme alors dynamique, passionné et entreprenant. Une version édulcorée de son premier amour et de l’homme qu’elle aime toujours… Il n’en fallait pas plus pour faire chavirer son coeur…

Back to my feelings

J’en suis à 5 chapitres lus et j’ai tout de suite accroché. Les traits sont absolument sublimes, bien que s’éloignant de ce que j’ai pour habitude d’apprécier. J’ai sûrement découvert ici un nouveau style de dessin qui me plait beaucoup. Sans parler des couvertures de chapitres que je trouve juste incroyables et harmonieusement mises en couleurs dans des tons pastels qui jurent avec les couleurs fermes et dynamiques que j’ai l’habitude de contempler.

Pour ce qui est de l’histoire, j’étais ravie d’accéder à un récit plus mature sans avoir à taper dans le seinen. Peut-être que c’est moi qui cherchais mal ou peut-être aussi que je ne m’étais jamais vraiment posé la question – persuadée que le contenu manga dit mature n’était qu’orienté pour un public masculin (seinen – selon les critères japonais) ou horny (tmtc le senpai) – mais je manquais de contenu mature proposant une équivalence plus sérieuse aux shojo, avec des protagonistes plus âgés. Je crois que dans ce type là je n’ai actuellement qu’Otaku Otaku. En tout cas, c’est ce que j’ai trouvé à la fois dans Back to You (Sayako 27 ans) et Switch me On (Hijiri 26 ans) pour mon plus grand plaisir.

Être une femme et grandir avec les mangas c’est souvent se construire un idéal de relation.
Sur ce point, on met de côté les nombreux triangles amoureux qui, bien qu’ayant façonné une partie de mon idéal, se révèlent tout de même assez irréalistes et pas si « justes » pour tout le monde. Aussi, ici je ne parle que de relation hétérosexuelle, la base de tous shojo au moins sur la romance principale (sinon on passe dans le yaoi et le yuri). Cette relation idéalisée est alors pleine de paillettes, de fleurs de cerisiers et autres signes révélateurs d’un bonheur pur et d’un amour infini… Jusqu’à ce que l’on fasse ses armes et qu’on se rende compte que la vérité est toute autre. Et puis nous grandissons, les années passent et même si nous gardons un affect pour les shojo high school qui ont bercé notre adolescence et inondent les étals de nos librairies : nous aimerions bien lire des choses qui nous ressemblent un peu plus, qui expriment les dualités auxquelles nous faisons face et aussi les nombreuses difficultés qu’une relation peut rencontrer.

Dans le contexte présenté par Back to You, il n’y a souvent que 2 issues : soit le couple arrive à faire face et à dépasser cet obstacle, soit il se brise après le passage d’un point de non retour. Ce point est connu pour être très souvent atteint lorsque l’un des deux partenaires rencontre une tierce personne qui lui fait alors voir la vie comme il aimerait qu’elle soit encore aujourd’hui. En jouant soit sur la nostalgie, soit sur la nouveauté et le changement.
Pour Sayako la difficulté réside dans le fait que cette tierce personne est une ancienne version de celui qui partage sa vie. Une version qui n’a pas encore vécu ces 10 années de train-train quotidien, d’obstacles de la vie et des autres événements qui nous ont souvent rendus plus aigris, moins patients, moins reconnaissants, moins passionnés, etc, avec l’âge. Cette situation me rappelle qu’au fond, les humains partagent à peu près tous cet attachement au passé et à l’état des choses comme elles étaient « avant ». Des jeux vidéo à la société, de la recette des mars à une relation… Nous avons tous tendance à penser au moins une fois « c’était mieux avant ». Alors est-ce que c’est vraiment le cas, ou est-ce simplement le reflet de notre insatisfaction face au manque de contrôle que nous avons sur la vie et notre incapacité à associer « évoluer » et « changer » ?

Mais nous pourrions nous interroger sur tellement d’autres choses… J’ai l’impression que Back to You me fait regarder dans un kaléidoscope dont la lumière transformerait les fragments de verre en points de réflexions. Parmi celles-ci j’en identifie déjà quelques unes (incluant les précédentes) : 

  1. L’ennui, la routine dans une relation,
  2. La nostalgie, le « c’était mieux avant »,
  3. La problématique de la fidélité tant chez Nahoiko qui cache des choses que chez Sayako qui flirte avec l’ancien Naho (d’ailleurs, c’est tromper ça ? Vous avez 4h :o),
  4. La différence d’âge dans une relation (ici la femme a 10 ans de + que l’homme),
  5. La stabilité, le mariage,
  6. Le sexe (ou son absence) est-il un indice de température sur l’état d’une relation ? (dans une relation où les 2 parties sont bien évidemment « portées sur le sujet » et consentantes)

Et malgré ces sujets sérieux abordés, parfois teintés de tristesse ou de remords/regrets en fonction du lecteur qui s’atèlle à la plaisante tâche que de découvrir cet univers, je sens mon coeur qui palpite comme il le fait peu dernièrement. Parce qu’il veut connaître la suite, parce qu’il s’identifie à plusieurs situations, parce qu’il rêve encore de goûter à ce genre de sensation, parce que lui aussi parfois se dit « c’était mieux avant », etc…

J’ai déjà tellement de choses à dire sur Back to You, tout en faisant attention à ne pas spoiler plus que de raison et ainsi vous permettre de le découvrir entièrement par vous-mêmes, avec seulement 5 chapitres de lus que je n’ose pas imaginer l’état de mes pensées à la fin de ma lecture (qu’il me tarde de reprendre !). Pourquoi avoir écrit avant d’avoir terminé de lire ce que j’ai déjà vous me direz ? Parce qu’il y avait tout simplement déjà trop de choses que je voulais coucher sur le papier pour me permettre d’attendre encore ! Et je pense que c’est déjà un bel aperçu de ce titre qui détonne positivement dans ma bibliothèque !

En ce qui concerne Switch Me On (dont j’ai lu tous les chapitres sortis), j’ai passé un agréable moment qu’il me tarde de continuer. Il est pour moi comme une version adulte d’un shojo high school : le perso principal vit des déboires amoureux, elle donne une chance à son meilleur ami d’enfance, d’autres veulent saboter cette relation, etc. Plaisant à lire mais pas révolutionnaire si ce n’est que j’apprécie de voir une version plus âgée de ces récits que j’ai à la pelle dans leur version ado ! Les dessins sont également dans un style assez délicat et doux, au final je crois que c’est le style qui correspond le mieux à ce genre d’histoires..! Je vous conseille donc également ce titre même s’il se retrouve totalement éclipsé par mon ressenti sur BTY. Les 2 titres lus en parallèle se complètent parfaitement.

Ahhhh que de bla-bla. Ça fait du bien d’écrire, ça m’avait manqué ! J’espère que la lecture vous a plu aussi, que ce n’était pas trop décousu ;). Et puis j’espère vous faire découvrir un titre qui saura piquer votre curiosité ou vous conforter dans vos goûts ! N’hésitez pas à partager vos dernières pépites ou votre retour après lecture de ces titres ! :-*